tu n'as jamais partagé ton flagrant désintérêt face aux diverses idéologies avec ta famille, bien que celle-ci ait deviné ton caractère passif. ⊹ malgré tout, ton père a toujours espoir que tu rejoindras les rends des ténèbres. ⊹ depuis environ trois ans, tu refuses qu'on s'approche de tes cheveux avec une paire de ciseaux. tu te bornes également à les laisser détacher, excepté lorsque tu es au-dessus d'un chaudron. ⊹ tu as régulièrement l'air ennuyé, trait caractéristique des rowle. ⊹ tu bois toujours un thé à la menthe en fin d'après-midi. ⊹ ta saison favorite est l'automne, le contraste entre les feuilles aux milles couleurs et le gris du ciel te fascine. ⊹ autre que les potions, la botanique a eu l'honneur de retenir ton intérêt lors de tes années à poudlard. ⊹ d'apparence réservée, tu deviens une toute autre personne lorsqu'on te sert à boire. ⊹ tu ne t'entends pas bien avec ta sœur aînée, malgré la seule et unique année qui se place entre vous. tu la trouves trop fanatique, elle te trouves trop fainéante, procrastinatrice des valeurs qui gouvernent sa façon de pensée. ⊹ tu as la capacité de voir les sombrals. ⊹ il est arrivé à plusieurs reprises que ton manoir serve de lieu de captivité pour les ennemis de ta race, qui finissaient, la plupart du temps, par y perdre la vie. ⊹ comme la plupart du personnel de poudlard, tu vis au château pendant l'année scolaire. en ce qui te concerne, tu y passes également tes vacances de noël. ⊹ tu préfères vivre ans une hypocrisie confortable plutôt que de voir les choses en face.


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que pensez-vous de la valeur du sang ? la valeur du sang n'a jamais su retenir ton intérêt ou encore susciter une quelconque envie de prendre position sur le sujet. exposée depuis ton plus jeune âge à une idéologie puriste, tu as compris que les moldus et nés-moldus étaient loin d'être avantagés dans ce monde où l'on divise le pur de l'impur. de ce fait, tu préfères ne pas clamer haut et fort ton respect pour les races inférieures. lâcheté et passivité, ton mantra.

« je ne sais pas ce que des nés moldus fabriquent dans notre quartier. » Tu seras toujours étonnée de voir à quel point on peut insuffler mépris et répulsion dans la plus courte des phrases. Son ton de voix était tel qu'il a faillit te dégoûter du mot, toi qui n'en comprends pas encore la signification. À l'entendre, cependant, on dirait qu'il fournit tous les efforts du monde pour ne pas vomir ces termes, s'écorcher avec. Dans sa bouche, de simples syllabes se sont transformées en acide sulfurique, qui le brûle de son impureté, lui arrache une infecte grimace. Et toi, tu te dis que cet alignement de lettre doit être particulièrement abject, pour que tu puisses y déceler une haine aussi vicieuse. Pourtant, lorsque tu t'attardes sur le regard de ton père, tu n'y vois que néant, comme s'il ne comprenait pas lui-même de quoi il parlait. C'est parce que Thorfinn Rowle ne fait que suivre sans se questionner, répéter ce qu'il entend comme un vulgaire oiseau de malheur, vivre selon des convictions qui sont gravées en lui par la futilité d'une marque au creux de son bras. Mais ça, tu le ne sais pas encore. Pour l'instant, Thorfinn Rowle ne sait que te terrifier, avec ses imbuvables paroles. « j'ai bien peur qu'ils n'aient pas évalué la situation correctement. » Tu ne comprends pas le sens de cette affirmation, alors tu te contentes de baisser les yeux sur sa tasse de café, dans laquelle il remue une petite cuillère argentée. L'objet heurte la porcelaine à chaque tour qu'il effectue, et c'est suffisant pour te distraire. « ils ont une fille, elle est du même âge qu'imogen, si je ne me trompe pas. » Et voilà que la femme qui t'a donné la vie ouvre finalement la bouche. Le matin, habituellement, elle se contente d'avaler les plaintes de son mari comme s'il s'agissait de poussos ; elle endure, même si c'est immonde. Tu ne peux t'empêcher de te dire qu'elle aurait dû continuer à endurer. « mais imogen ne fréquentera pas cette fillette, pas vrai, imogen ? » Tu es presque choquée que l'on t'interpelle, aussi restes-tu silencieuse. « imogen ? » Le sourire que t'offre ton paternel est faussement tendre, comme s'il avait usurpé un peu d'amabilité à quelqu'un d'autre d'un coup de baguette. Fallacieuse comédie. Glacée par cette bienveillance apocryphe, tu hoches mécaniquement la tête, espérant que ce soit la seule intervention que tu devras faire dans cette conversation. En face de toi, ta sœur aînée couve votre père du regard, espérant qu'il lui pose la même question, histoire qu'elle fasse ses preuves. Si tu as simplement envie qu'on ignore ta présence, elle, dans son cas, ne désire qu'une chose ; qu'on la remarque et qu'on l'apprécie. Du haut de sa chaise, elle trépigne, prête à répéter les mots venimeux qu'elle a si souvent entendus. Cependant, elle n'en aura pas l'occasion. « bien. » dit-il simplement. Le tintement de la cuillère résonne une dernière fois. La conversation est terminée. Bien.


Son regard te brûle, épiant chacun de tes gestes, la moindre de tes paroles. Tu ne t'accordes aucun point pour t'en être rendu compte, après tout, ce n'est pas comme si elle cachait le fait qu'elle te surveille. À son regard empreint de défi et sa posture arrogante, tu oserais même dire qu'elle a envie de le crier haut et fort. Si avant, elle s'assurait déjà que tu restes dans les rangs des purs, depuis qu'elle a la marque, elle en fait une obsession. Comme si par l'entremise de l'affreux dessin représentant une tête de mort se muant en serpent, elle avait acquis le droit et la responsabilité d'être l'équivalent féminin de ton père. Tu sais qu'elle ne fait pas ça par haine, au contraire. Elle t'aime, mais elle le fait mal, c'est tout. C'est pour cette raison que vous ne vous entendez pas du tout - pour elle, l'amour passe par les reproches. Pour elle, si tu l'aimes, tu dois rechercher son approbation en toutes circonstances. Et même si tu ne la froisses pas directement, même si tu te conduits en bonne héritière, elle sait. Elle sait que tu le fais par lâcheté et pour ta propre sécurité. Cela fait si longtemps qu'elle a compris que tu étais passive, égoïste, et que tu ne rendrais jamais justice à ton nom. Parce qu'elle t'aime, cependant, et qu'elle pense pouvoir mettre ta condition à son avantage, elle ne t'élimine pas. Elle ne fait que rester derrière toi, attendant vicieusement que tu t'écartes du droit chemin pour te ramener à l'ordre. Elle profite également de chaque occasion pour te rappeler que ton bras lui semble insignifiant, sans symbole d'appartenance pour l'orner. Selon sa façon de pensée, tant qu'à être une nuisance, vaut mieux être une nuisance sous la domination du seigneur des ténèbres. Alors en attendant que tu craques, elle te surveille. Les coins de la bouche relevés en un rictus amusé, le regard perçant. Elle attend de voir si tu la défieras. « je ne traîne pas avec des sang-de-bourbe. » déclares-tu à ta jeune voisine impure, après cinq années de fragile cordialité. Le rictus de ta soeur se transforme en sourire satisfait. On peut dire que tu fais bien ton devoir. Peut-être, après tout, que tu n'es pas si irrécupérable. Si seulement elle savait...


« merci, père. » Dis-tu d'un ton formel. Apprendre à fermer ton esprit était ton idée, bien qu'en usant de ton regard de biche et ton talent de marionnettiste, il fut facile de le convaincre qu'il s'agissait de la sienne. Tu avais la peur de celle qui marche constamment sur un fil de fer, il avait l'espoir du dernier recours, la faible lueur des désabusés.  Il avait simplement suffit que tu mentionnes tes craintes face aux impurs qui pourraient pénétrer ton esprit pour que le mécanisme malsain de son imagination se mette en marche. La solution s'imposa à lui comme si elle avait reposé dans un coin de son esprit rance pendant toutes ces années ; il allait t'enseigner l'art complexe et subtil de l'occlumancie. Feignant l'ignorance face à cet attrait mystique de la magie noire, tu lui permis de t'éduquer à ce sujet, même si à Poudlard, tu avais déjà dévoré tous les livres qui en traitaient. Il voyait dans ton hypocrisie la preuve tant attendue que ton sang était aussi pourri que le sien, et ton esprit, également vicieux. Lui qui avait l'habitude de te considérer avec dépit, toi, sa douce calamité, voilà que son regard te couvait d'un intérêt nouveau.  Lui qui avait l'habitude de n'attendre personne, il démontrait désormais de la patience à ton égare, comme si tu ne constituais plus le membre gangrené de sa marmaille pervertie, le bâton dans les roues de sa funeste utopie. Pendant longtemps, il accepta tes efforts inconsistants ainsi que ta souffrance à peine masquée, satisfait par ton insuffisante volonté, sachant que le chemin vers l'occlumancie était tortueux de pénible. Lui même était passé par là des années auparavant, alors qu'un serviteur des ténèbres à peine plus âgé s'était occupé de lui transmettre sa capacité à imposer un blocage entre son esprit et celui des autres. À l'instar de ton géniteur, tes tentatives échouées se transformèrent en succès, et bien assez rapidement, tu devins ce que l'on appel une occlumens. Ton père, en plus d'avoir l'esprit tranquille, se permit de penser qu'il aurait bientôt l'honneur de graver la marque des ténèbres à l'intérieur de ton bras, au plus profond de tes veines, aux entrailles de tes convictions. Dans ton cas, tu étais simplement soulagée de savoir que personne ne saurait faire intrusion dans ton esprit instable et indécis. Ni les impurs, ni ta propre famille. « sers-toi de ce don comme il se doit. » Est son unique réponse.


Il aurait dû porter une chemise avec des manches plus longues, ou simplement quelque chose qui aurait camoufler ce dessin disgracieux, cette horreur symbolique. Il aurait dû savoir que voir le reptile onduler sur sa peau jeune et fraîche te porterait un coup fatal. Pour toi, il aurait dû avoir cette considération. Ce n'était pas tant la marque, qui te dérangeait, ni même ce soudain besoin de manifester son appartenance au seigneur des ténèbres. C'était le fait qu'il osait de surprendre ainsi après t'avoir gardée dans l'ignorance, lui, le seul membre de ton entourage que tu ne craignais pas encore. Tu fermes les yeux un instant et tu le revois, à treize ans à peine, te sortir de cette conversation hypocrite que tu entretiens maladroitement avec les autres membres de votre petit groupe, majoritairement composé de la descendance puriste. Puis, tu le revois étendu sur ton lit, à tes côtés, alors qu'il t'écoute lui raconter tes craintes et assumer ta peur maladive de prendre part à la guerre. À l'époque, il t'avait avoué partager tes doutes et tes appréhensions. Tu ouvres les yeux de nouveau, te heurtant à son air à a fois désolé et déterminé. Si lui aurait dû te ménager, toi, tu aurais dû savoir. Savoir que les autres, contrairement à toi, avaient la capacité de faire un choix, de s'engager. Malgré cela, malgré le fait que tu t'en veuilles, tu refuses de le voir comme immaculé. Le regard que tu poses sur lui a perdu toute sa douceur, il a maintenant droit à l'expression froide et ennuyée que tu réserves à la plupart des gens. Tu ne dis rien, tu refuses de lui montrer ta déception. Alors, comme s'il ne t'avait pas assez déstabilisée, il formule une dernière phrase. « range-toi du côté du lord, 'gen. ce serait plus facile pour tout le monde. » Sans demander son reste, il tourne les talons. Il t'a abandonnée, dans tous les sens du terme.