C'est ta première mission.
Ta cape est toute neuve tout comme ton masque que tu as choisi blanc. Il pleure et rit à la fois, voilà pourquoi tu l'as choisi. Tes parents ne sont pas vraiment d'accord, mais ils sont tellement fiers de toi qu'ils ont cédé à ton caprice. Tu as 15 ans et tu es prête à n'importe quoi. Tu as trépigné d'impatience toute la journée précédente te rappelant sans cesse ce que l'on attendait de toi. Tu n'as pas un grand rôle, mais qui peut se vanter d'avoir été choisis aussi jeune par les mangemorts ?
Tu sers fortement ta baguette entre tes doigts. Elle est ta meilleure amie, celle qui ne t'abandonnera jamais. Avec elle, tu as toujours su faire des prouesses. Tu es un génie en sortilège et tu es persuadée de réussir ce que tu vas entreprendre.
Pour ta première mission l'on t'a assigné un mangemort compétent qui est là pour te guider si besoin. Il vous fait léviter. Tu ne sais pas vraiment où tu es. Tu entends le bruit assourdissant d'une alarme de bateau. Tu es sur son pont. Il n'y a personne hormis toi et le mangemort. Il te dit quelques mots ''Tu sais ce que tu as à faire.'' Tu hoches la tête et tu le suis dans ses pas.
Ton coéquipier te laisse seule disparaissant dans la peine ombre. Tu regardes la porte de la cabine. Tu inspires et expires profondément. Tu as au maximum 5 minutes pour réaliser ta mission. Tu ouvres la lourde porte en la poussant du pied et à peine entre ouverte, tu lances un sortilège au capitaine. Tu as de la chance. Il est seul. Tu lui donnes des instructions qu'il écoute comme un bon serviteur. Le bateau vire de bord et va bientôt entrer en collision. Là les, choses se corsent. Au loin, tu vois ces Aurors se battre contre tes collègues. L'on t'a dit de ne jamais quitter ton poste et c'est ce que tu fais.
Un Auror arrive en explosant la vitre de la cabine. Tu commences alors un combat. Malgré ton génie, tu manques encore d'expérience alors tu tentes le tout pour le tout. L'un de tes propres sortilèges l'atteint en pleine poitrine et celui-ci s'écroule. Toi aussi, tu es touchée, tout comme le capitaine qui hurle allongé sur le sol.
Ton mangemort attitré arrive suivit d'un autre portant un homme inanimé sur l'épaule. Il te fait signe de le suivre, mais d'abords, tu lances un sortilège qui sabote les commandes du navire. Tu te précipites alors à l'extérieur. Les sortilèges fusent de tout les côtés. Tu manques de passer par-dessus bord lorsque le navire rentre en collision avec la falaise. Finalement un mangemort t'attrape par la taille et tu disparais avec lui retournant à ton point de départ.
Là, ta mère te prend dans ses bras te faisant grimacer. Ta cape est déchirée au bras gauche et tu perds du sang, mais rien de bien méchant. Ton père t'adresse un sourire fier et tu finis par voir se serpent s'animer sur ta peau. Aujourd'hui, tu es véritablement devenue l'une des leur.

* * *

Tu apprends la nouvelle alors que tu bois ton thé. Tu en renverses quelques gouttes sur toi, mais tu ne dis rien. Tu masques ta surprise en quelques mots ''Ce n'est pas très étonnant.''
Au fond de toi, tu insultes ce sorcier de bouse de dragon. Il est parti depuis à peine un an du collège, il continuait même à t'envoyer des lettres, mais il n'a pas eu les couilles de te l'avouer. -Tu le criera à ton frère qui te connaissant trop bien avait vite deviné ton mal-être - Pourtant, tu aurais compris s'il te l'avait dit. Tu sais que le devoir d'un sang-pur est de se marier avec telle ou telle personne. Là, tu te sens trahi. Il t'a fait espérer des choses que tu ne pouvais avoir et en plus, tu es invité à son mariage.
Tu iras bien évidement. Tu te seras faite jolie à en croquer rien que pour l'embêter et tu auras dansé avec tous les sangs-purs que tu auras trouvés sans toute foi lui accorder une seule danse. Avant de partir, tu le féliciteras et souhaiteras tous tes vœux de bonheur. Tu es hypocrite et en plus, tu espères que sa jeune femme lui fera vivre un enfer en plus d'être laide.
Maintenant, tu n'espères rien. Tu attends celui que ton père t'a choisi. -sûrement depuis ta naissance - Au moins, tu n'as pas à espérer telle ou telle chose. Tu sais que ton père a fait le meilleur des choix.

* * *

Durant ta dernière année d'école, l'on t'a souvent envoyé des hiboux te conseillant telle ou telle chose. Tes capacités en sorcellerie se sont très largement développées. Tu lis des livres de sorcellerie à la chaîne – Livres loin d'être innocents et en plus, tu peux tester tes sorts en missions. Beaucoup veulent te compter parmi leur rang. Tu aimes être désiré, surtout par l'un d'eux. Il a presque la cinquantaine, les cheveux grisonnant et tu sais qu'il n'est pas insensible à ton charme. Il dirige un prestigieux laboratoire privé de recherche en sorcellerie subventionné en parti par le ministère. Travailler indirectement pour le ministère te plaît. Tu peux ainsi récolter des informations et puis l'idée de donner tes propres sortilèges à ces incompétent te fait rire. Si un jour, tu avais à rentrer en force au gouvernement qui mieux que toi pourrais défaire tes créations magiques.
Tu as donc accepté ce poste, bien payé en plus. Tu t'immisces au fur et à mesure dans la vie de ce vieux sorcier qui ne peut plus se passer de toi. Tu lui laisses imaginer toutes sorte de chose qu'il n'aura jamais. Tout le monde t'a à la bonne. Personne ne soupçonne ce tout nouveau sortilège de mort lente que tu as inventé. Le pauvre vieux n'a plus que quelques mois à vivre. Il est bouffé de l'intérieur. Quand il sera mort tout le monde sera d'accord pour dire que ce sont les résidus magiques qui l'ont tué et son dernier souhait qui est de te voir à la tête du laboratoire sera exaucé. Après 6 ans de travail acharné, tu auras enfin ce que tu souhaites.
Tu trouves ça légitime. Après tout ce qui tu as fait, c'est la moindre des choses. Tu n'es pas une petite chose fragile que l'on exploite sans un jour en payer le prix.

* * *

Tu es arrivée aussi vite que tu as pu. Tu as tout laissé en plan. Tu as laissé tomber ta plume sur ton parchemin, tes fioles traînent sur ton bureau à moitié renversée et tu n'as même pas pris la peine d'avertir qui que se soit. Dès que tu as lu le message, tu t'es laissée tomber sur ta chaise abasourdie. Tu as eu du mal à comprendre, mais tu as bien vu l'écriture de ton père. L'écriture est hésitante et les mots choisis sont presque incohérents.
Au manoir familial, le silence est pesant. Tu t'énerves sur l'elfe de maison. Tu lui cri que ton thé est toujours trop froid, mas celui-ci est presque en ébullition. Tu regardes ton frère qui a l'air de regarder le néant, puis tu regardes ta sœur qui regarde par la fenêtre. Tu lèves alors la tête et tu pleures. Il n'y a qu'ici que tu peux le faire. Ils ne vont pas te juger. C'était quand même ta mère.
Maintenant, tu pleures, le visage enfouis dans tes mains. Tu es à moitié allongée sur ton frère qui essais de te consoler. C'est là que l'idée te vient à l'esprit. Toi et ton frère allez retrouver l'assassin. Vous allez lui faire payer ce mal qu'il, vous à fait. Vous êtes devenus maître dans l'art de torturer. Vous devez bien ça à votre mère. Vous vous en faites une promesse.
Vous n'aurez de répit qu'une foi l'assassin torturé et charcuté. Personne ne touche à la famille Travers sans le payer très cher.