Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi
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Abel Wildingham
deatheater
› inscription : 20/09/2014 › hiboux postés : 18
Sujet: Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi Dim 21 Sep - 23:26
Et entendre ton rire Abigaël & Abel
La Marque. C’est ça qu’on va lui proposer, dans peu de temps. Certes l’information n’est pas officielle, mais Abel fera partie d’une prochaine vague de nouveaux Mangemorts. Comme un rappel à ce prochain futur, son bras gauche le démange et il se le gratte férocement au-dessus d’une cicatrice de l’accident. Bravo, maintenant sa peau semble avoir pris un coup de soleil. Le jeune homme soupire faiblement, épuisé. En ce moment, les journées et les nuits sont longues, et il ne s’accorde que quelques heures de sommeil par nuit pour avoir le temps d’accéder aux demandes pharamineuses du côté sombre. Des Goutte de Mort-Vivant, des poisons à foison, des potions régénératrices qu’il ne connait que trop bien, et tout un tas d’horreur qui ne sont indiquées que dans les livres de magie noire, ou inventées par lui-même. Elles sont rares, mais il en a créé une diabolique. Une gorgée, et le sang se transforme en plomb en quelques heures à moins de trouver un antidote que lui-même ne connait pas. Bien sûr, un bézoard peut stopper le venin, mais ils sont de plus en plus rares en ces jours sombres. Abel en possède quelques-uns qu’il garde soigneusement sur lui, jour et nuit, au cas-où ses collègues décideraient soudainement qu’il n’est plus utile à leur cause.
Il aimerait bien éviter cette éventualité. Mais c’est peine perdue. Et puis, ça ne lui fera qu’un tatouage parmi tant d’autre, entre son phénix sur la cuisse droite qu’il s’est fait tatoué quelques mois après sa sortie de l’Hôpital, et le lettrage d’ancienne magie situé au creux de son dos qui scelle partiellement la dégradation de son œil encore valide. Abel serre les dents en se frottant vivement l’œil droit, un geste devenu aussi habituel qu’inutile. Comme s’il pouvait encore le démanger celui-là. Etrangement, il a gardé sa couleur et ses mouvements, mais il ne lui sert plus à rien. Aveugle. Ca résonne encore dans son crâne bien qu’il se soit écoulé sept ans depuis ce fameux jour. Borgne, comme un pauvre idiot à cause de sa propre connerie qui lui a coûté ses amis, l’homme qu’il aimait un peu plus qu’il ne le pensait, sa dignité et son œil. Ses yeux, peut-être. Un nouveau soupir, et il essuie la tâche d’eau qui s’est formé sur son plan de cuisine. La moindre salissure le rend fou ces derniers temps, et c’est un bon moyen de s’occuper autrement les méninges.
Une fois la surface nettoyée, il s’étire et grimace lorsque son dos craque. La pleine lune, c’était il y a quelques jours à peine. Une méchante, celle-ci. Les pensées furieuses l’avaient détourné de son planning habituel, et il avait oublié de prendre sa potion Tue-Loup. L’alarme qu’il a placée sur sa porte lui a rappelé le jour même que cette nuit, il deviendrait un monstre. Il s’était enfermé à double tour en buvant une grande dose de potion, et avait espéré que ça suffirait. Il n’était pas sorti, mais son bureau avait été ravagé par le monstre et son corps s’était bloqué pendant près de six heures, lui interdisant tout mouvement à son réveil. Le sort de silence avait visiblement été suffisant pour que ses voisins – des moldus – n’entendent pas ses cris d’agonie plus féroces les uns que les autres. Depuis ses neuf ans, il n’a oublié que trois fois sa potion salvatrice. Une fois après l’incident, comment peut-on se rappeler de ça lorsqu’on fixe le mur de sa chambre d’hôpital dans le noir complet ? Il avait failli tuer l’infirmier qui s’occupait de la surveillance cette nuit-là, mais heureusement l’affaire avait été étouffée. La seconde fois, il sortait d’une semaine d’examens intenses pendant sa formation de potionniste, et son père l’avait enfermé dans la cave à sa demande. Le sorcier se remet lentement de la dernière transformation. Des cicatrices lui barrent le torse, et contre les blessures de loup-garou il n’y a malheureusement rien à faire d’autre que de laisser passer les jours, les mois, voir les années pour qu’elles cicatrisent décemment. Il en a aussi une au niveau de la mâchoire, plus fine, celle-ci disparaitra d’ici une ou deux semaines s’il en prend soin.
Abel se retourne vers son bureau et soupire encore. Des papiers et des grimoires couvrent la surface et il est impossible d’apercevoir le bois du meuble. Il s’est un peu oublié ces derniers jours. Ses recherches prennent de plus en plus d’ampleur alors que concrètement, il ne trouve rien. Des grimoires griffonnés de sa main parsèment le sol de son appartement londonien, il ne fait que recopier les formules qu’l peut bien trouver dans une langue inconnue pour la plupart des sorciers, la même qui figure dans son dos. C’est un sujet bien poussiéreux et bien étrange, la vieille magie. Plus puissante que les sorts récent, utilisable sans baguette, mais si capricieuse que les anciens n’ont pas laissé beaucoup d’écrits. Aller, mettons un peu d’ordre. Ça te changera les esprits Abel, il est inutile de se tourmenter sur cette histoire de Marque.
Il farfouille quelques minutes pour ranger ses papiers par ordre d’urgence, mais un frappement le coupe et il fronce les sourcils. Aucun client n’est attendu, et les Mangemorts se surveillent tellement entre eux qu’une visite impromptue est inenvisageable. Ses amis (peu nombreux par ailleurs) ne viendraient pas sans s’annoncer, de peur de se prendre un sortilège en pleine face. Et il grogne, parce qu’aujourd’hui il est incapable de se rappeler de cette foutue formule qui lui permet d’observer les nouveaux arrivants. Baguette coincée dans la poche arrière, il s’approche de la porte. L’éducation prime : on ne laisse pas quelqu’un sur le pas de la porte. L’homme ouvre, et un éclat de surprise sincère traverse son visage, alors que son cerveau le pousse à hurler sous le choc. « Abi ? » C’est sa petite sœur, sur le perron de son appartement. Enfin sa demi-sœur. La fille de son infidèle de mère, la plus grande menteuse de l’univers. Dans ce monde, il n’y aurait que deux personnes pour lesquelles il tuerait consciemment sans se cacher derrière des potions, et sur ces deux personnes seule Abigaël fait encore partie de sa vie. Et qu’est-ce qu’elle fout avec sa boule de cristal dans la main ? Les réflexes reprennent le dessus sur ses interrogations et il lui attrape le bras pour la tirer à l’intérieur, refermant la porte derrière eux et remettant ses sortilèges en place avant de se tourner vers elle. Il ne l’a pas vu depuis combien d’années ? Peut-être trois, quatre, ou alors depuis l’accident, il a perdu le compte maintenant. Tout ça à cause de leur folle de mère. Mais il oublie ça et passe ses bras autour d’elle, la serre contre lui. La douceur traîne quelques secondes avant qu’il ne se recule, les sourcils froncés. « Qu’est-ce que tu fais ici Abi ? Comment as-tu su où j’habitais ? Notre mère a un souci ? Tu as un souci ? »
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Abigaël Wildingham
neutral
› inscription : 20/09/2014 › hiboux postés : 137
Sujet: Re: Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi Mar 23 Sep - 0:12
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux
Abel & Abigaël
Together we are Stronger.
Tu te souviens. Tu te souviens de cette journée, hier, où tout a de nouveau changé. Hier encore tu étais la fille chérie de ta mère, l'enfant prodige, la fierté de ta famille, aussi. Tu étais cette fille si intelligente, première de ton année pendant toute ta scolarité, douée en tout, sérieuse et réfléchie, raisonnable, aussi. Aujourd'hui tu es très certainement ce que ta mère considère comme le pire échec de sa vie. Derrière ton frère, évidemment. C'est d'ailleurs à cause de ce frère que ta mère t'a jetée dehors. Mais tu ne regrettes rien. Au fond tu as toujours su que ce jour viendrait. Parce que rien ni personne ne pourra jamais vraiment te séparer d'Abel. C'est d'ailleurs pour lui que tu es allée au devant du conflit. Car ce jour-là tu as vu ce que tu redoutais le plus depuis quelques temps. Sur le bras de ton frère palpitera bientôt la marque des ténèbres. Et toi qui, pendant des années, t'es contentée d'être le témoin silencieux de la vie de ton frère, toi qui as toujours pensé l'Avenir comme quelque chose d'immuable, voilà que tu t'es décidée à agir. Agir pour protéger ce frère auquel tu tiens tant. Et cette simple pensée te pousse à te souvenir. Tu te souviens du sourire de ta mère, de ce sourire si fier qui s'est fané après le début de la conversation. Et quel début... « Maman... ? J'ai besoin de te parler d'un sujet... délicat. Mais je veux que tu me laisses parler jusqu'au bout, sans m'interrompre. C'est d'accord ? » Au début, ta mère n'a pas tiqué, et ce malgré le sérieux de la situation. Sa première réaction a même été de te promettre ce que tu lui demandais mais tu n'es pas dupe : cela fait douze ans que tu sais que sa parole ne vaut rien. Et ça, tu le sais mieux que quiconque. Ensuite, elle a rouvert la bouche. Et le sourire qu'elle t'a adressé n'en était que plus doux. « Tu veux me parler d'une potentielle histoire d'amour... ? Je suis ta mère, tu peux tout me dire Abi ! Alors ? Il est mignon ?! Il s'app... - Non maman je n'ai pas l'intention de te parler d'un garçon. C'est... plus compliqué. - Tu ne vas tout de même pas m'annoncer que tu es enceinte Abi ! » Son sourire ne quitte pas ses lèvres bien que dans son regard soit née l'inquiétude. Pourtant, tu es certaine qu'elle aurait préféré que tu le sois, enceinte. Tout plutôt que ce que tu t'apprêtes à lui annoncer. « Non, je ne suis pas enceinte, je te rassure... » Lorsque tu prononces ce dernier mot, l'ironie qui s'en échappe te frappe de plein fouet. Ta mère ne sera absolument pas rassurée par ce que tu t'apprêtes à lui dire. Tu n'as pas besoin de ton don pour le savoir. « J'ai... 19 ans maintenant, je pense pouvoir prendre mes propres décisions et... - Tu ne veux plus de ce poste de professeur à Poudlard ? - Je n'en ai jamais voulu mais là n'est pas la question, je... - Comment ça tu n'en as jamais voulu ? Tu te rends compte de la chance que tu... - Maman. - Pardon. Continue, je t'écoute. Mais nous reviendrons sur ce sujet plus tard Abigaël. Je te le garantis. - Si tu veux maman, si tu veux... » Tu marques une pause et tu reprends ta respiration. Nous y voilà. Le tonnerre va gronder et les nuages qui s’amoncellent au dessus de ta tête te condamnent déjà. Tu ne le sais que trop bien... Et pourtant, pour Abel, tu trouves le courage de reprendre la parole face à une mère qui déjà te condamne. « Je... Je pense que je suis assez grande pour choisir qui je fréquente et... je veux revoir mon frère. Je veux revoir Abel. Il me manque. » Le nom de ton frère est celui de ton courage et c'est à présent sans broncher que tu fais face à l'orage qui est sur le point d'éclater. Parce que tu sais qu'il va éclater, cet orage. Et ce malgré le Silence... C'est un silence glacial que le silence qui t'accueille. Tu ne sais que trop bien que cela ne durera pas. Cet instant, c'est simplement le calme avant la tempête... Tempête qui éclate enfin. Et l'orage est bien plus terrible que tout ce que tu as envisagé. Ta mère est incrédule, sa voix est un murmure qui s'amplifie jusqu'à devenir un cri, le cri d'une âme blessée qui se sent trahie. C'est pourtant sans ciller que tu affrontes sa colère, colère qui se ponctue bientôt de pleurs pour tenter de t'émouvoir. Et de reproches. De dizaines de reproches. « … Comment peux-tu me faire ça Abi ?! Je t'ai tout donné, tout ! Tu as eu accès à la meilleure éducation, à tous les privilèges possibles, à... » Tu ne dis rien. Pour ça, tu lui es reconnaissante. Mais toutes ces choses ne suffiront jamais à justifier le sacrifice de ton frère. Jamais. L'Amour est plus fort. Toujours. Alors, voyant que rien de ce qu'elle avance ne suffit à te retenir, ta mère fait appel à sa dernière chance, sa dernière ressource, celle qui a toujours su te ramener à sa définition de la raison. Ta mère fait appel à la peur qui dort au fond de toi. « … Un monstre. Tu le sais bien toi ! Il a failli tuer toute une classe ! Et la nuit il... » Mais si ton cœur se serre à ces souvenirs acerbes que te rappelle ta mère, tu restes imperturbable. Totalement imperturbable. Pourtant dans ton esprit défilent les images de l'horreur. Dans tes oreilles résonnent qui craquent. Mais tu fais face à la peur. Cette fois, elle ne gagnera pas. « Je ne changerai pas d'avis maman. Je veux voir Abel. » C'en est trop pour ta mère. Son visage se ferme, sa voix se meurt et le silence revient. Mais tu ne sais que trop bien que le pire est à venir... Il te faudra vivre dix minutes de pure appréhension avant que ne tombe la sentence, la redoutable sentence. « Très bien Abigaël. Tu es libre de faire ce que tu veux à présent. Tu n'es plus ma fille. » Et lorsque tombent les mots tu sais déjà que tu n'es plus qu'un souvenir aux yeux de ta mère. Le souvenir d'un échec. Au même titre que ton frère... Clac. C'est le bruit de la porte qui se referme brusquement derrière toi. Le Chat miaule, ne comprenant pas ce brusque changement et tu es incapable de le rassurer. Si tu sais que tu as fait le bon choix tu es incapable de prédire la réaction de ton frère. C'est la peur qui t'en empêche. Mais c'est une peur que tu es décidée à affronter. C'est sans trop savoir comment que tu trouves le chemin de la gare et que tu prends place pour ce train en direction de Londres à cette adresse que tu as vu dans ta vision la plus récente. À tes côtés il n'y a rien d'autre qu'un chat, des lettres et quelques vêtements. Seules ta baguette et cette boule de cristal que tu serres si fort contre toi et qui fait blanchir tes jointures indiquent ce que tu es vraiment. Mais de tout ce que tu possèdes c'est elle qui te rassure le plus. Car elle est le lien le plus évident te rappelant ton frère... Et lorsque tu arrives à la gare de Londres ton appréhension est partiellement retombée. Tu n'as plus le temps d'appréhender pour l'instant. Tu affrontes la ville, la grande ville, toi qu'on a échoué dans une campagne afin de t'éloigner au maximum de ton frère. Tu affrontes la ville, et tu triomphes. Tu triomphes de cette fourmilière géante dans laquelle tu es tombée et, très vite, tu parviens à la porte que tu souhaites atteindre. Derrière cette porte c'est ton destin et celui de ton frère que tu vas jouer. Un frère que tu n'as pas revu autrement que par des visions depuis sept ans... C'est long, sept ans. Terriblement long. Tu n'es d'ailleurs pas certaine qu'il te reconnaîtra, tu as grandi, ton corps s'est formé, tu es une femme, tu n'es plus la jeune fille qu'il a vu la dernière fois et lui il ne t'a pas vue grandir. Il ne t'a pas suivie chaque semaine par ces visions qui sont les tiennes et n'a jamais reçu ces lettres que tu lui écris pourtant si souvent. Parce que tu ne les as pas envoyées. Ta main serre un peu plus fort ta boule de cristal, cette boule qui, pendant des années, t'a aidée à canaliser ton pouvoir pour mieux voir ton frère, ce frère que tu t'apprêtes à revoir aujourd'hui. La seconde, la main droite, heurte alors le bois de la porte fermée face à laquelle tu te trouves. Trois coups sonores, affirmés. Tu ne souhaites pas reculer, à présent, et tu espères sincèrement qu'il sera là, qu'il t'ouvrira, aussi. Et tu inspires tout l'air du monde pour chasser l'appréhension qui est revenue te hanter. Quelque part, très loin de toi, Le Chat miaule un instant, dans cette caisse de transport qu'il déteste tant et qu'il évite la plupart du temps. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui est pour toi un nouveau départ et ce quoiqu'il advienne. Car tu n'as pas l'intention de retourner supplier ta mère si ton frère te rejette. Tu aimes bien trop Abel pour ça... Et lorsque la porte grince, signe qu'elle va s'ouvrir, tu te retrouves face à ce visage que tu chéris tant. Il est ta force, ton courage, tu l'aimes. Il est aussi ton appréhension, ton hésitation, tu en as peur. C'est cette dualité qui te fait perdre tous ces mots que tu voudrais lui dire. De ta gorge, il n'y en a que deux qui parviennent à s'échapper. « Salut Abel... » Un sourire hésitant se greffe sur tes lèvres alors que ton frère exprime la surprise qui le traverse face à ton propre visage. Il ne s'attendait pas à te voir, mais il t'a reconnue. Et cette pensée te touche, profondément. Il t'aime. C'en est la preuve ultime... Aussi, lorsqu'il t'attire à lui pour t'emmener à l'intérieur, tu t'abandonnes à son étreinte. Tu retrouves le confort protecteur de ces bras tant aimés dans lesquels il ne t'arrivera jamais rien. Ta peur est balayée, tu redeviens petite fille contre ton grand frère, un grand frère que tu admires et que tu aimes. Puis les questions pleuvent et rompent cet instant de pure magie. Tu te dois de lui répondre. Cependant, tu ne répondras que partiellement à ses questionnements. Tu n'es pas prête à lui avouer ton secret, pas encore. Tu es là pour changer l'avenir et ceux qui savent le poussent à se produire. Et ça, c'est bien la dernière de tes volontés... « Maman va très bien. Enfin... Si l'on oublie la crise de nerfs qu'elle vient de traverser. » Un léger rire s'empare de toi. C'est un rire amusé mais un rire ironique. Tu poursuis. « Moi... Je vais bien aussi. Tu me manquais juste affreusement, Abel... » Ton sourire, jusqu'alors hésitant, se fait doux. Ce grand frère que tu retrouves t'apaise et t'effraie dans un même instant mais toujours, c'est l'amour que tu ressens pour lui qui prime sur le reste. Puis vient l'embarras. « Ce qui n'a pas vraiment plu à maman, tu t'en doutes... Du coup elle m'a... mise à la porte. » Dans ta voix plane la question silencieuse de savoir s'il va t'accueillir chez lui, dans cette demeure que tu as visité cent fois lors de tes visions. Tu la connais par cœur, la demeure de ton frère. Et tu espères qu'elle deviendra la tienne. « Et toi tu... tu vas bien ? » Dans tes yeux, l'inquiétude. Tu sais. Tu sais pour qui il travaille et ce qui l'attend. Tu sais pour ses transformations et pour les douleurs qui sont les siennes. Tu sais et tu es là pour l'apaiser. Abigaël. Abel. Ces deux noms sont liés par le destin et ça, tu en as la certitude depuis l'enfance. Bien avant l'apparition de ton don, d'ailleurs. Car Abel est ton frère. Et au nom de ce lien, tu changeras le futur. Tu t'en fais la promesses.
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Abel Wildingham
deatheater
› inscription : 20/09/2014 › hiboux postés : 18
Sujet: Re: Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi Mar 23 Sep - 22:20
Et entendre ton rire Abigaël & Abel
Sa vie s’est arrêtée il y a sept ans. Archie, Abi. Il a tout perdu en une seule journée, un seul incident. Sa mère avait systématiquement refusé qu’il voit Abigaël, et par la suite elle avait joué la morte, ne répondant à aucun hibou. La dernière fois où il a officiellement vu sa sœur, c’était quand elle avait douze ans, une gamine qui rentrait tout juste dans l’adolescence et qui maintenant à dix-neuf ans et aussi belle qu’un ciel plein d’étoiles. Il s’écouterait, ça serait dans ses yeux que les astres traineraient, émerveillé qu’il est par sa demi-sœur. Abel avait osé se rendre jusqu’à chez sa mère, un jour, à la sortie de Poudlard. Grâce à un ami, il avait appris qu’elle avait déménagé avec son mari –le fameux Dean- et Abigaël. Le jeune homme s’était planté devant la porte en tambourinant sur le bois, et au bout de quelques minutes sa mère n’avait pas eu d’autre choix que de lui ouvrir. Abel il ne réclamait qu’une seule chose : revoir Abi et que ce démon laisse son père la voir aussi. Son papa, il est triste bien trop souvent depuis qu’ils sont arrivés à Londres, à compter de ce jour-là tout avait été différent. Il avait perdu sa femme – une traitresse, quand Abel s’efforçait de rester poli, et celle qu’il pensait être sa fille. Le sorcier l’avait vu pleuré plusieurs fois, même s’il ne lui a jamais dit. Maintenant qu’il était majeur, il voulait aider son père, pour qu’il ne souffre plus à cause d’elle et du monde qu’elle a détruit.
Il la connait sa mère, elle reste droite face à lui, et seuls ses yeux transpercent de peur. Elle le déteste. Elle a peur de lui. Et Abel en joue, il s’avance, menaçant, une lampe explose à son passage, renouvelant sa demande. Mais bien sûr, elle refuse encore, et préfère lui balancer ses quatre vérités à la figure. Lui, il ne peut pas frapper sa mère, lui lancer un sort ou quoique ce soit de ce genre. Il la haït. Tout son corps cri de haine et réclame vengeance, mais il ne peut pas faire ça à Abi. Il recule, furieux, lui jurant toutes sortes d’horreur. L’homme –le père d’Abi- arrive à ce moment et tout ce qu’Abel trouve à faire, c’est de l’insulter en le poussant contre un mur. Il aurait pu le tuer. Cet homme n’est rien pour lui, et s’il ne peut pas tuer sa mère, il peut peut-être débarrasser sa petite sœur de son géniteur. Mais il suffit d’une parole pour le faire arrêter. « S’il meurt, Abigaël sera au courant du coupable. » Alors cette fois, il s’en va, sans se retourner. Tant pis. Que sa sœur reste en sécurité, il se fiche trop dans les embrouilles pour essayer une nouvelle fois.
Maintenant, elle est face à lui. Et elle lui parle de leur génitrice. Une crise de nerfs ? Encore ? Sans blague ? Il retient ses remarques acerbes pour ne pas la heurter, il n’en pense pas moins, mais ce n’est pas le moment. Cette crise de nerf aurait-elle une raison ? Visiblement, oui. Le visage du potionniste s’adoucit à ses mots, elle lui a manqué aussi. C’était bien, l’enfance, avant que sa mère ne fasse tout sauter. Par la suite, ce n’était que deux semaines par an. Puis plus rien après l’incident. Mais tout aussitôt, ses traits se crispent. « Elle t’a mise à la porte ? » il siffle, furieux. Cette mégère l’a enlevé à un père aimant et un frère qui l’aurait protégé contre le monde entier pour finalement la mettre dehors sans semonce. Il se vengera un jour. Il vengera sa petite sœur, elle ne mérite pas ce traitement de la part de cette folle. « Quelle conne. » C’est un murmure qui scelle sa future vengeance. D’un geste de la main il balaie sa question puis attrape ses doigts pour la traîner vers la cuisine et la faire assoir sur une des chaises noires collées à une petite table. La valise est restée abandonnée dans l’entrée, et il claque des doigts, patientant deux secondes. Un elfe de maison apparait juste à côté de la valise et disparait avec, juste après le remerciement silencieux d’Abel. Un autre avantage de bosser pour la force dominante : il devient un privilégié. Etrangement, il est plutôt agréable avec son elfe de maison qui s’appelle assez bizarrement d’ailleurs, Excalibur. Les sorciers ont parfois des idées bizarres. Le jeune homme l’a récupéré après qu’un Mangemort ait été emprisonné, et l’elfe l’a remercié un million de fois quand il lui a dit qu’il ne le frapperait jamais. Les rapports sont cordiaux, et l’elfe l’aide souvent dans ses recherches et ses préparations. C’est une présence plutôt agréable. Habitué à vivre seul, il oublie quelques secondes Abigaël et prépare leur thé silencieusement. Quelques secondes après, il dépose une tasse devant la jeune femme et s’assoit à ses côtés. « Excalibur a déposé ta valise dans une des chambres disponibles. » L’idée de ne pas l’accueillir ne l’effleure même pas. Comme s’il allait abandonner sa petite sœur et louper la chance de l’avoir de nouveau près de lui. « Il y en a deux en plus de la mienne, tu peux choisir celle que tu veux. » Il éloigne volontairement les questions qui affluent dans son crâne. Les mangemorts débarquent bien souvent ici pour acheter leurs potions, le menacer, ou simplement parler. Quand ils apprendront qu’une jeune fille habite avec leur potionniste, ils risquent de ne pas être corrects.
Abel secoue la tête discrètement pour s’éclaircir les pensées. « Elle t’a dit quoi ? » A vrai dire ça ne l’intéresse pas, elle a seulement confirmé que sa mère était d’une stupidité sans nom. « Et ton… » Non, il ne peut pas utiliser ce nom-là. Ce type n’est pas le père d’Abigaël, seulement le géniteur. Son père est encore à Londres et souffre toujours de son absence. « Et Dean, il n’aurait pas pu agir en ta faveur ? Il est aussi inutile que ça ? » Depuis quelques années, c’est assez rare qu’il se laisse aller à de la violence verbale. L’instinct de grand frère revient en trombe. « Et tes exams ? Je sais que c’était il y a deux ans, mais quand j’ai envoyé un hibou à Yaël, je n’ai bien évidemment pas eu de retour. »
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Abigaël Wildingham
neutral
› inscription : 20/09/2014 › hiboux postés : 137
Sujet: Re: Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi Mer 24 Sep - 20:05
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux
Abel & Abigaël
Together we are Stronger.
Il est là, face à toi. Ce n'est pas un rêve, il te touche, il est tangible, il ne disparaîtra pas à la fin de ta vision, tout simplement parce qu'il s'agit de la réalité. Ton grand frère est là. Abel est là. Et cette simple pensée suffit à te rendre le sourire. Malgré tout ce que tu as vécu aujourd'hui, malgré l'abandon final de ta mère, tu as ton frère. Et c'est tout ce qui compte. Parce que tu as à présent la certitude qu'il ne t'arrivera plus jamais rien. Parce que tu as retrouvé Abel et que c'est, décidément, tout ce qui compte. Lorsque ton frère, ce grand frère protecteur que tu aimes tant, apprend pour ta mère tu comprends sa colère, une colère que tu acceptes. Parce que tu te souviens trop bien de la morsure encore fraîche des paroles de ta mère. Des paroles qui te condamnent, te condamnent à une vie d'errance. Mais une éternité d'errance n'est rien comparé aux sept années que tu viens de passer loin de ton frère. Un frère que tu aimes assez fort pour tout perdre... Mais cette femme qui n'a pas hésité à t'abandonner après t'avoir séparée du bonheur d'un foyer aimant reste ta mère. Une mère que tu trouves la force de défendre faiblement. Car à présent tu n'es plus certaine de pouvoir l'aimer aveuglément comme tu as pu le faire toutes ces années. De ton bonheur infantile, elle était le dernier vestige. Au nom de ce bonheur tu lui as tout pardonné. Et c'est cette dernière impulsion qui dicte tes mots.
« Oh, elle n'est pas si méchante, tu sais... »
Ton sourire est doux, nostalgique. Tu te souviens d'une époque où ta mère, votre mère, venait encore vous offrir un dernier baiser afin de garantir la sûreté de votre sommeil. Cette époque est lointaine, mais c'est pourtant l'image que tu souhaites garder de la femme qui t'a donné la vie. Encore une fois, tu lui pardonnes. Mais tu sais que tu ne la reverras jamais. Ni elle, ni toi ne le souhaitez. Car malgré tout tu n'es pas certaine qu'elle l'ait un jour mérité...
Soudain, le contact de ton frère te ramène au présent. C'est un contact bref, mais exquis. Exquis car il est réel. Totalement et définitivement réel. Tu es face à Abel et tu ne le quitteras plus jamais. Sept ans d'absence sont pour toi rattrapés en un instant. Tu as vu grandir ce frère pendant toutes ces années, et pendant tout ce temps tu as espéré cet instant qui survient à présent. Ce contact, si bref mais pourtant si important, est la consécration de toutes ces années. Voici le frère que tu as retrouvé. Un frère que tu as rêvé cent fois à tes côtés.
Le claquement de ses doigts t'arrache un sursaut de surprise. Pas de peur. De surprise. Face à ce frère tant aimé, face à ses bras, à son contact, dans cet instant coupé du temps, tu n'as plus peur. Les paroles de ta mère à son propos, l'accident, le bruit de son corps se déchirant sous la lune, tout ça n'a plus d'importance. Seule compte sa présence extraordinaire. Tu as face à toi un frère qui t'aime. Et que tu aimes plus que de raison. Apparaît alors au loin un elfe de maison. Mais si tu es surprise e voir que ton frère en possède un tu ne l'es pas de voir telle créature : En devenant sang pure la liberté volée de ces êtres faisait partie de tes nouveaux privilèges. Ton frère t'explique alors qu'en plus de la sienne il y a deux chambres et que tu pourras choisir celle que tu souhaites. Cette information t'arrache un sourire immense. Tu vas vivre avec ton frère. Et ça vaut tout l'or du monde. Tu sais d'ailleurs déjà quelle chambre tu souhaites. La plus proche de la sienne. Tu as été séparée tellement longtemps d'Abel que tu veux être proche de lui autant que tu le peux. Et tu connais par cœur le chemin qui te mènera à cette chambre, ta chambre. Un bref instant, tu as envie de répondre à ce frère Bonheur. Tu voudrais lui dire quelle est la chambre que tu souhaites et pourquoi. Mais tu te retiens juste à temps d'ouvrir ainsi la bouche : ce serait trahir ton secret que de dire ces quelques mots. Lorsque tu le remercies seul ton regard indique que tu sais où se trouve ta future chambre. Car c'est en sa direction que tes yeux se sont tournés.
Puis la voix de ton frère résonne à nouveau et, encore une fois, tu ne peux empêcher ton cœur de s'emballer. Il est là. Et le sera à tout jamais... Pourtant, lorsque tu ouvres la bouche c'est sa question que tu éludes.
« Oh, rien d'important... Les mots habituels d'une mère en colère, tu sais bien... »
Alors même que tu viens à peine de le retrouver, tes yeux le fuient déjà. Tu ne veux pas. Tu ne veux pas lui répéter les horreurs que ta mère a osé vomir à son sujet. Tu ne veux pas non plus lui parler de cette dernière phrase qu'elle t'a dite de ce ton glacial qu'il doit connaître et qu t'a blessée. Tu ne veux pas. Tu préfères qu'il s'imagine ce qu'il souhaite. Mais même après sept ans sans te voir ton frère te connaît et tu sais qu'il sait pourquoi tu refuse d'entrer dans les détails. Pourtant, même en sachant ça, il ne pourra pas deviner les mots que tu lui caches. Abel est en colère. Et il l'est déjà bien assez comme ça. Abel en veut à ta mère de t'avoir abandonnée après ce qu'elle t'a fait. Ce qu'elle vous a fait. Et une part de toi se doute qu'il en veut également à Dean, cet homme que tu n'as jamais pu considérer comme ton père en dépit de tous ses efforts. La question suivante que formule ton frère ne fait que te confirmer qu'il en veut à Dean. Tu hausses alors les épaules et adresses un sourire à ton aîné.
« Dean n'était pas à la maison quand c'est arrivé. Mais... Je pense que ce soir les voisins vont pouvoir profiter de leur engueulade... Je n'en suis pas certaine mais... je crois qu'il s'apprêtait à m'annoncer qu'il m'avait trouvé un nouveau prétendant ! »
C'est un rire, sincère, qui s'échappe d'entre tes lèvres à la fin de ta tirade. Tu te remémores toutes les fois où cet homme qui n'est autre que ton père a tenté de te marier. Mais tu es libre. Et ta Liberté te rend belle. Tu es belle dans ta Liberté, Dean l'a toujours dit même s'il n'a jamais tenté de respecter cette dernière. Il a donc cherché pendant des années à ne pas corrompre le sang qui est le tien, ce sang si pur qu'il rendrait vert de jalousie le plus pur des cristaux du monde. Alors Dean, pour ton plus grand plaisir, se montre extrêmement difficile dans le choix de ce prétendant potentiel. Et jusqu'à aujourd'hui il n'est parvenu qu'une fois à trouver chaussure à ton pied -car c'est de ton pied dont il s'agit. Draco Perseus Selwyn. Tu ne pourras jamais oublier le nom de l'homme -même si vous n'étiez que deux enfants à l'époque- que tu devais épouser. Depuis, Dean n'a jamais su retrouver un prétendant qu'il jugeât digne de toi. Même si récemment tu avais eu l'impression que la tendance s'était inversée. Peu importe, c'était trop tard à présent. Pas vrai ? Oui, sûrement... De toute façon, voici que ton frère se pose une nouvelle question, une question qui, cette fois, te réjouit. Le sourire que tu lui lances est époustouflant tant il rayonne de joie. Tu as toujours souhaité qu'il soit fier de toi et là tu tiens l'occasion qu'il le soit. Il ne peut que l'être, pas vrai ?
« J'ai obtenu un Optimal à toutes mes épreuves. On m'a même proposé un poste à Poudlard alors que je n'ai que dix-neuf ans ! »
Ton sourire est éblouissant et tes yeux brillent comme des joyaux. Mais très vite, tu ajoutes.
« Mais j'ai refusé. Maman m'a dit que je faisais la pire erreur de ma vie en refusant ce poste, d'ailleurs. »
Mais toi, tu savais que tu n'accepterais pas. Parce que le poste que l'on te proposait t'aurait éloignée à tout jamais d'Abel. Tu aurais dû utiliser ce don qui n'appartient qu'à lui autrement. Et ça, ça t'était inconcevable.
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Abel Wildingham
deatheater
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Sujet: Re: Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi Dim 28 Sep - 12:25
Et entendre ton rire Abigaël & Abel
Les mots habituels d’une mère en colère, il connait. Les horreurs qu’elle lui a jetées après qu’il ait été mordu sont toujours cuisantes sur sa peau et dans son crâne, en murmure parfois tenace qui ne le laisserait pas oublier. Comme si c’était sa faute, comme s’il était responsable de ça. Pourtant, n’était-ce pas son rôle de le protéger contre le monde entier ? Non, elle avait préféré le traiter de monstre, d’aberration. Tous les jours, toutes les heures, inlassablement, puis la vérité sur Abigaël avait éclaté, et son père l’avait emmené. Même après ça, quand elle acceptait d’accéder à ses obligations de mère deux semaines par an, elle lui crachait tout à la gueule, et lui restait stoïque. Protéger Abigaël de cette folle. Ne pas condamner ses visites déjà si rares. Pendant cinq ans, ces deux semaines étaient un enfer duquel il était heureux de partir. Entre Yaël et leur haine, et Dean qu’il ne pouvait que mépriser pour son rôle dans l’histoire, il n’y avait que sa petite sœur qui lui rendait les jours lumineux. Alors oui, il les connait, et il souhaite d’autant plus que sa mère disparaisse.
Il ne réagit pas autrement qu’en souriant cruellement, un jour il lui fera payer. Pourtant, il est étonné de ses mots sur Dean. Alors il l’aurait défendu ? Pour lui présenter un nouveau prétendant, d’accord. Putain, ces manies de sang-pur de rester entre eux, bien à l’abri des mêlés et des nés-moldus. Il repense à Perseus, promis à sa sœur il y a quelques années. C’est son père qu’il lui avait dit, craignant son explosion, et il avait bien fait. La moitié du bureau avait brûlé sous sa colère quand il avait appris ça, quelle idée de vouloir faire épouser un né-Mangemort à sa douce petite sœur, et qu’elle idée de ne pas lui demander son avis. Par la suite, il avait vu l’homme plusieurs fois et leurs rapports avaient été tendus au début. Abel ne lui pardonnait pas cette idée de mariage bien que l’homme ne soit pas fautif. Puis de fil en aiguille, Percy était devenu ce qui se rapprochait le plus d’un ami dans ce cercle de Mangemort qu’il côtoyait presque quotidiennement, et il avait mis de côté sa fureur. L’histoire était finie, de toute façon. « Un jour, j’irais voir Dean pour lui dire de stopper ces idioties. Personne n’a à te trouver un prétendant. »
L’homme s’apprête à la féliciter chaleureusement pour ses Optimal (comme quoi, être débile ce n’est pas de famille), mais la suite de sa phrase le bloque sur sa lancée. « Un poste à Poudlard ? » Il hausse les sourcils, finalement vraiment surpris. Un poste à cet âge-là, c’est très rare et inespéré. Professeur à Poudlard, c’est l’assurance d’une vie confortable et de la sécurité qu’aucun autre endroit ne pourrait lui apporter. Lui-même avec ses nombreux sortilèges et son allégeance au Lord, il n’est pas protégé des autres partisans et encore moins de l’Ordre du Phénix une fois qu’ils décideront de son élimination. L’instinct du grand frère continu à le bouffer et la colère s’insinue doucement dans sa voix. « Pourquoi n’es-tu pas à l’école alors ? Un poste de quoi, d’ailleurs ? » Non, il ne doit pas s’énerver contre sa sœur qui n’a rien demandé à personne. Abel s’enfonce sur son siège, la mine soucieuse. Si sa sœur à l’ occasion d’être en sécurité, il doit la forcer. Un jour, tout s’accélérera pour lui, bientôt même. La fin de sa stabilité est proche, et il s’apprête à sauter à pieds joints dans le néant, et Abi n’a pas à prendre des risques qu’elle peut éviter. Le bonheur de la revoir est vite estompé par la peur et il soupire. Les mensonges et l’omission ne suffisent plus, il lui doit la vérité, pour qu’elle fasse son choix en toute connaissance de cause. Il en a assez de mentir ou de ne rien dire. Grattage compulsif du bras gauche, au-dessus de la morsure qu’il s’est infligé il y a sept ans. « Abi, va à Poudlard. Tu seras en sécurité. » Ses traits se crispent et il baisse les yeux sur la tasse brûlante qu’il tient entre ses paumes. Quel lâche. Pas foutu de protéger sa petite sœur alors qu’il s’en était fait la promesse. Monstre. Deux fois plus qu’auparavant. Une bête et un Mangemort. Soupir. « Je ne peux pas te protéger Abigaël. Je… » Ses yeux se ferment. C’est difficile et douloureux. « Comment te dire ? Je ne suis pas du bon côté, tu comprends ? Les Mangemorts peuvent débarquer ici du jour au lendemain pour me marquer. Ou me tuer, s’ils en ont marre de moi. Si l’envie en prend à notre bon Maître. » Un rire froid s’évade de ses lèvres qu’il maintenait closes entre deux tirades, un rire désespéré, de l’homme qui se détruit sans en savoir la raison. « Tout le monde le sait. Mes collègues de l’hôpital, l’Ordre, le Ministère, je suis déjà fiché. Une fois que je serais marqué, l’Ordre voudra m’arrêter. Si tu es ici, tu seras prise dans leurs filets, comme complique ou comme risque à détruire. Ce ne sont pas eux non plus les gentils de l’histoire. Les Mangemorts seront au courant de ta présence, mais je peux te protéger d’eux tant que je suis près de toi. Dès l’heure où je serais l’un d’entre eux, je ne peux plus rien te garantir. Ils se trahissent et s’attaquent entre eux sur le moindre geste de Tu-Sais-Qui. » Elle est en danger ici, comme l’aurait été Archie s’il était resté à ses côtés. Il doit l’éloigner de lui, mais il ne peut pas agir comme il l’avait fait avec l’homme qu’il aime, son rôle est de lui assurer protection mais il se refuse à la jeter hors de sa vie après l’avoir perdue pendant sept ans. Abel rouvre enfin les yeux et fixe sa sœur. « Je veux que tu prennes cette place Abi. » Son ton devient froid. « Je ne suis plus ce grand frère qui t’aurait protégé envers et contre tout. Je ne peux plus. Je l’ai abandonné pour le mettre en sécurité, mais je ne peux pas procéder ainsi avec toi. Il faut que tu fasses ce choix, le bon choix. Je t’en supplie Abi, ne te mets pas en danger. » Elle ne peut même pas savoir de qui il parle en prononçant le, il lui expliquera peut-être un jour et subira ses yeux inquiets, ses sourcils froncés sous les agissements de son grand frère qu’elle aime beaucoup trop pour son bien. Si sa voix est vidée de toute émotion, ses yeux brillent et la supplie d’accepter, de fuir. Qu’elle le trahisse après ces mots, il s’en fiche, qu’elle aille voir l’Ordre pour leur dire d’arrêter son dingue de frère avant qu’il ne devienne un homme horrible, tant mieux, tout pourvu qu’elle se mette à l’abri de lui et des autres.
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Abigaël Wildingham
neutral
› inscription : 20/09/2014 › hiboux postés : 137
Sujet: Re: Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi Lun 29 Sep - 19:47
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux
Abel & Abigaël
Together we are Stronger.
Feindre. Feindre la surprise là où il n'y a pas une once de nouveauté. Feindre ce que tu sais déjà, feindre, encore et encore, et mentir. Mentir à ce frère que tu aimes tant, que tu chéris et pour lequel tu te sacrifierais. Aujourd'hui, c'est la première fois que tu t'apprêtes à lui mentir pour de vrai et cette vérité te tue. Mais que faire d'autre ? Comment lui avouer tout ce que tu sais sans le blesser ? Comment lui expliquer sans qu'il en souffre tout ce que tu as vu, de ses exploits à ses déboires, du sang versé à sa réussite, comment tout lui dire ? C'est impossible, et tu le sais. Ton cœur se résigne alors même que tu ouvres les lèvres. Ton premier mensonge sera omission. Tu omettras de dire quel poste on t'a proposé. Pour que jamais les soupçons ne naissent dans son cœur... Quelque part, très loin de toi, la petite Abi de cinq ans se met à pleurer. Tu as l'impression de trahir ton frère une fois de plus. Et cette fois ce n'est peut-être pas qu'une impression. Tu as beau te dire que c'est pour son bien, tu sais très bien que te voiler la face ne sert à rien. C'est un sourire fragile qui se glisse sur tes lèvres alors que les mots quittent ta gorge dans un murmure de douleur. « Si je ne suis pas allée à Poudlard c'est parce que je voulais être avec toi... » Voici la seule vérité que tu obtiendras ce soir, Abel, profite-en. Ta voix se perd de nouveau dans les méandres blessés de ton âme. Tu as cette envie de te taire à tout jamais, mais il ne comprendrait pas. Il ne comprendrait pas pourquoi tu ne lui réponds pas, pourquoi tu lui refuses une réaction et prendrait cela pour un choc. Et tu te refuses à ce qu'il se considère comme un monstre. Jamais. Ta mère n'aura pas raison, pas cette fois. Abel est ton grand frère, ce merveilleux grand frère que tu aimes tant, et rien ne changera jamais ton regard. Ton sourire s'élargit à mesure que vient le temps de mentir à ton frère. Créature de péché. Voici que tu ne crains plus autant cet instant... Tu ne mérites décidément pas Abel. C'est une certitude. Mais une certitude qui te fait terriblement mal. Tu le laisses parler, le silence est une caresse bienveillante sur la douleur que te procurent ton futur mensonge et la certitude qui te hante depuis longtemps maintenant. Sept ans, peut-être plus, tu ne sais pas si tu ne te sens pas un peu coupable de ne pas avoir compris pour Dean. Et, lorsqu'Abel a fini de t'annoncer tout ce que tu sais déjà, tout ce qui te terrifie pour son avenir, tout ce que tu es venue empêcher, tu t'avances vers lui d'un pas et tu le prends dans tes bras. Ta main trouve naturellement le chemin de ses cheveux et les caresse avec une douceur propre à votre relation : si forte et si belle. Une relation qui t'est nécessaire... Tu as besoin de ce frère que tu aimes tant et tu ne le laisseras pas souffrir plus qu'il ne souffre déjà. Ta vie pour la sienne ne serait qu'un maigre sacrifice. « Non Abel. Non, je n'irai pas à Poudlard. » Le ton que tu utilises est doux, doux mais intransigeant. Ton choix est fait. Et ni l'air désemparé de ton frère ni le ton froid qu'il utilise pour mieux te supplier d'accepter ne pourront rien y changer. Tu. Ne. Partiras. Pas. Puis tu poursuis. « Je... je ne savais pas pour toutes ces choses... » Mensonge. Mensonge mensonge mensonge mensonge. Ton cœur te condamne et ta voix se fait tremblante. Sans doute prendra-t-il ça pour le contrecoup de ses révélations. Tout plutôt qu'il se rende compte que tu lui mens. Ô seigneur faîtes qu'il ne comprenne jamais... « Mais... ça ne change rien. Tu es mon frère, Abel, et je suis grande maintenant. J'ai dix-neuf ans et je suis assez âgée pour me protéger toute seule. Je ne t'abandonnerai pas et je te supplie de ne pas m'empêcher de rester à tes côtés. De toute manière, je te retrouverai et il n'y a qu'à tes côtés que je me sens bien. Tu es mon frère, je suis ta petite sœur et je te resterai fidèle jusqu'à la fin. Peu importe tes choix, peu importe le danger, je t'aime bien trop pour risquer de te perdre et... » Nouveau silence. Les larmes te piquent les yeux. Tu as peur. Peur de le perdre, peur qu'il refuse de te garder finalement sous son toit, peur qu'il te chasse, peur pour lui. Tu te moques bien de mourir demain de la main du sinistre Lord lui-même si cela est ton destin. Pour ton frère tu affronterais la souffrance et la mort autant de fois que nécessaire. « Et j'ai envie de rester. Je n'ai pas peur, Abel. Je n'ai vraiment pas peur. Crois-moi s'il te plaît. Et malgré tout ce que tu viens de me révéler... » Révéler. Tu parles. Tu savais déjà tout. Une fois de plus, ton cœur se serre face au mensonge que tu formules. Tu ne mérites pas ton frère. Tu ne mérites pas ce frère qui t'aime assez pour te révéler tout ses secrets. « Je t'aime Abel Wildingham. Et tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça. » Ta voix n'appelle aucune contradiction et il est clair et net que tu ne changeras pas d'avis. Tu en veux pour preuve l'étreinte que tu continues de lui donner, une étreinte qui t'apaise absolument. « Ce poste, je pourrais le prendre dans quelques années, lorsque je serai certaine de pouvoir te revoir chaque fois que le cœur m'en dira. Ça te va... ? » Nouveau mensonge. Dernier mensonge. L'avenir que tu as vu te murmure qu'il n'en sera jamais rien. Tu ne prendras jamais le poste à Poudlard. Là n'est pas ton destin. Pas plus que celui de ton frère est de se faire marquer. Et si tu dois considérer tous les Dieux du monde pour le prouver peu importe. Tu le prouveras. Lorsque dix minutes se sont écoulées, tu trouves bon de changer de sujet. « Au fait, me garder avec toi, c'est tout bénef', je fais les gâteaux au chocolat comme personne... » Ton sourire se fait taquin alors que tu te détaches peu à peu des bras si réconfortants dans lesquels tu souhaiterais te perdre à tout jamais. Mais tu ne le mérites pas. Cela fait bien longtemps que tu ne le mérites plus. Pourtant la petite Abi en toi dormirait bien encore avec son grand frère.
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Sujet: Re: Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux - Abi
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