Tu ne partages absolument pas la passion de ton grand-père pour les baguettes. En réalité, rien ne te passionne réellement, la vie passe, tout simplement, sans que tu aies un but précis, à part jouer les marionnettistes, ça tu adores. ⊹ Tu ne t'entends absolument pas avec ton frère ni ta sœur, tu les méprises, ils ne sont pas dignes d’intérêt à tes yeux. Pourtant ils ne t'ont jamais rien fait de concret, mais ils t'agacent, c'est plus fort que toi. ⊹  Tu as toujours porté tes cheveux longs et ils sont souvent détachés, au naturel. ⊹  Tu ne sais pas exprimer tes sentiments, d'ailleurs, la plupart du temps, ça te déroute, ça peut même te frustrer. Alors tu préfères souvent ne rien ressentir, c'est plus simple. ⊹  Tu as relativement peu d'amis, tu n'est pas une fille commode, il faut savoir te dompter, et c'est une des choses les plus difficiles au monde. ⊹ Tu as par contre des tas d'ennemis, et tu t'en délectes. ⊹ Tu parles Russe, couramment. ⊹ Tu peux t'emporter à une vitesse fulgurante, tu es très impulsive. ⊹  Tu as également des envies de violence de temps en temps, que tu ne répriment absolument pas et qui te permettent de te défouler. ⊹  On te dit distraite, rêveuse, dans ton monde. Et tu l'es, tu as souvent l'air déconnectée du monde qui t'entoure. ⊹  On dit aussi que tu es instable mentalement, ce qui est probablement vrai. Toi-même, la plupart du temps, tu ne te comprends pas. ⊹  Tu n'as jamais beaucoup aimé le Quidditch, les règles sont trop compliquées pour te passionner. ⊹ Tu n'as plus aucun contact avec tes parents, et c'est bien parce qu'ils sont tes géniteurs que tu ne les a pas tué, mais ce n'est pas l'envie qui t'en manque. Tu n'en vois pas l’intérêt, c'est tout.


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que pensez-vous de la valeur du sang ? Tu as toujours méprisé ton père pour avoir épousé une née moldue, il a souillé le sang des Gregorovitch, et tu hais le sang qui coule dans tes veines. Tu as eu tout le loisir, pendant ton enfance, d'observer à quel point les moldus sont des incapables, indignes d'étudier la magie selon toi. Depuis que tu as rejoint le Lord et ses mangemorts, tu tentes de cacher la véritable nature de ton sang, tu en as honte, et tu sais que s'IL l'apprenait, tu passerais un très mauvais quart d'heure. Ton apprentissage de l'occlumancie t'a sauvé la vie des centaines de fois, c'est d'ailleurs la première raison pour laquelle tu as entrepris cet apprentissage, pour sauver ta peau.

Tu abaisses ton petit poing sur la grande table de marbre, faisant sursauter ta mère, qui semblait fixer son assiette depuis une bonne dizaine de minutes, ne bougeant pas d'un millimètre. « Quand va-t-on en Russie ? Je veux voir Maxim. » Ta mère ne daigne même pas lever les yeux vers toi, et émet un petit grognement minable. Elle va très probablement ignorer tes paroles, comme elle le fait toujours. Son attitude désinvolte t'agace plus qu'elle ne te fait de la peine, tu as envie de lui balancer ta propre assiette à la figure. Avec un sourire malicieux, tu te contentes de faire tomber ton assiette au sol, dans un fracas assourdissant, et tu t'armes de ton petit pied pour écraser les bouts de verre au sol. Tu as huit ans. Ta mère réagit enfin, tandis que tu la toises du regard, tes bras repliés sur ta poitrine d'enfant. « On est rentrées hier », qu'elle te dit d'une voix monotone, faisant un signe de la main à votre elfe de maison, qui se précipite pour ramasser les éclats de verre. Elle ne te réprimande pas, tu en as l'habitude. Tu en profites même pour écraser la main de cet abruti  d'elfe sous la table, ta mère ne le voit même pas. Tu reprends la parole, haussant la voix pour couvrir les gémissements de l'elfe : « J'ai envie d'y retourner, je veux voir Maxim, tout de suite », répètes-tu, marquant une petite pause entre chaque mot. « Laisse un peu ton cousin respirer, nous y retournerons le mois prochain. » Le mois prochain ? Dans trente jours ? Elle se moquait de toi, tu ne pourrais pas patienter aussi longtemps. Tu continues de la toiser de tes yeux bleus comme l'océan, mais elle fixe toujours son assiette. Si seulement tu connaissais un moyen de la faire disparaître, cette femme ne servait à rien. Elle ne faisait aucun effort pour faire attention à toi, elle passait son temps à fixer des points, comme si elle était inerte de l'intérieur. Elle te pourrissait la vie, elle se moquait bien que tu sois heureuse ou malheureuse. Tu songes alors à ton père, et essaie de te souvenir de ses traits. Tu l'as croisé il y a de cela trois semaines, quand il était passé au manoir chercher quelques affaires. Il ne t'avait même pas adressé un mot, avait pris ses foutus papiers et était ressorti aussi vite qu'il était entré. Tu te demandes quand tu le reverras, tu as l'impression de ne connaître que son ombre, et encore, c'est à peine si tu te souviens de sa silhouette. Ces pensées devraient te faire monter les larmes aux yeux, mais c'est tout le contraire, tu te sens en colère, tu as envie d'hurler à pleins poumons. Tu te lèves alors de ta chaise, tu redresses le menton, te faisant paraître plus grande que tu ne l'es. Tu ne regardes même plus ta mère, elle te dégoûte. « C'est ce qu'on verra », lui dis-tu, bien déterminée à te rendre en Russie avant le mois prochain.




« Tu m'emmerdes Luka, va jouer ailleurs. » Tes lèvres s'étirent en un sourire de victoire. Ta grande sœur te lance un regard noir, son regard balayant sa chambre en désordre, désordre que tu as pris un malin plaisir à créer, sans l'aide de la magie bien évidemment, car tu n'as pas le droit de l'utiliser. « Ça t'amuse, n'est-ce pas ? » Tu te tortilles dans tous les sens, jubilant de l'intérieur. Tu ne dis mot, la colère de ta sœur te remplit d'un sentiment joyeux, d'un sentiment de fierté. Tu la regardes avec un grand sourire et tes yeux pétillent. « Je te jure que si maman n'était pas là ... ». Mais tu n'as pas l'intention de la laisser terminer, de la laisser gagner, de lui donner ne serait-ce qu'un avantage minime. « Tu ferais quoi ? Tu me balancerais un de tes foutus livres à la figure ? Essaie toujours. » « Arrête avec tes airs supérieurs, je suis l'aînée et tu ... » « Tu n'as aucune autorité sur moi, descends de ton piédestal. » Si seulement tu pouvais user de la magie, tu saurais parfaitement quel sort utiliser pour donner de l'effet à tes paroles. Tes poings se serrent, tes traits se crispent. Ta sœur t'observes avec de grands yeux, telle une bête de foire. Elle doit se dire qu'il te manque une case, ce qui est probablement vrai. Une envie de l'étrangler prend soudain possession de toi, tout chez elle te donne la nausée, même ses longs cheveux blonds si semblables aux tiens, tu as envie de les lui arracher. Mais tu te reprends, elle n'en vaut pas la peine. Tes lèvres s'ouvrent et un petit rire en sort, tandis que tu quittes la pièce en sautillant d'impatience. Demain, tu seras enfin à Poudlard, tu quitteras enfin cette maison, et tu te réjouissais à l'avance de toutes les futures victimes qui se présenteraient à toi, ce n'est plus très drôle avec ta sœur aînée, tu t'étais lassée.




Tu te souvenais encore de la voix du Choixpeau qui avait résonné dans toute la Grande salle, te crevant les tympans au passage : « Serpentard ! ». Cela faisait maintenant trois années que tu effectuais ta scolarité à Poudlard, et franchement, tu t'ennuyais à en mourir, ton quotidien était bien trop répétitif. Les autres élèves t'avaient amusé un certain temps, mais tu t'étais encore lassée. Tes cibles favorites étaient bien entendu les nés moldus, qui te rappelaient avec dégoût ton incapable de mère. Ils étaient devenus tes nouveaux jouets, ta nouvelle attraction personnelle, mais le manège avait déraillé, il était cassé, inutile, bon à jeter. Toi tu étais de sang-mêlé, ton sang n'était pas aussi pur que tu l'aurais souhaité, mais tu racontais à qui voulait l'entendre qu'il l'était. Après tout, ce n'était pas ton idiote de mère ou ton fantôme de père qui allaient venir te contredire. Il était d'ailleurs très rare qu'on ose te contredire, les autres élèves te craignaient, tu étais bizarre, étrange, inhabituelle. Tu étais loin d'être folle, tu avais juste tes propres façons de penser, et tu n'en démordais jamais. L'on avait surtout peur de tes réactions. En effet, la plupart du temps, tu ne savais pas toi-même comment tu allais réagir, tu t'abandonnais totalement au bon vouloir de Dieu. Tu t'en fichais pas mal de ce que l'on pouvait dire sur toi, c'est à peine si tu remarquais les regards de travers qu'on te lançait dans les couloirs, tu étais dans ton monde, un monde aussi incroyablement anormal que toi. Mais quand tu voulais quelque chose, tu savais te faire entendre, et la moitié – si ce n'est pas la totalité – du château était au courant. Tu savais user de la ruse mieux que personne, tu n'étais pas chez les Serpents pour rien après tout. Finalement, on te considérait comme la fille incompréhensible, mais qu'il valait mieux avoir de son côté.




Quand le nouveau professeur de Soins aux créatures magiques fit son entrée, l'organe qui te servait de cœur fit un bond dans ta poitrine de jeune fille de quatorze ans. Pendant une seconde, tu avais cru apercevoir Maxim, ton cher cousin adoré. Mais ce n'était bien évidemment pas lui. Pendant que tu observais le nouveau venu qui avait entamé un monologue de présentation, des souvenirs te revinrent en mémoire. Maxim, ah Maxim. S'il n'y avait pas cette foutue distance entre vous, s'il ne vivait pas en Russie, Dieu seul sait ce que vous seriez en train de faire en ce moment précis. Ce ne serait certainement pas très catholique d'ailleurs. Maxim était le cousin qui te ressemblait le plus, vous vous entendiez tellement bien, et plus si affinités. De l'inceste ? Pour sûr, mais il fallait vivre dangereusement. Seulement le nom du nouveau professeur te parvint : Weasley. Excellent, tu sentis ton cœur battre à tout rompre dans ta poitrine, et cela ne t'était pas arrivé depuis la dernière fois que tu avais vu ton cousin. Chassant l'image de Maxim de ton esprit, tu te concentres à nouveau sur le nouveau professeur. Ton nouveau professeur. Ta nouvelle chose, un jouet qui te paraissait bien plus amusant que tous les autres. De plus d'être incroyablement beau, il dégageait une chose que tu ne saurais expliquer pour l'instant, comme si chaque parcelle de son corps était faite pour te séduire. Vos regards se croisent tandis qu'il fait l'appel, tu lui souris timidement, puis tu ne détournes pas le regard avant la fin du cours. Ta voisine tente de te parler, mais plus rien ne semble exister autour de toi. Et tu te fais une promesse, sentant toujours ton palpitant aussi affolé qu'au début du cours : un jour, Louis Weasley sera à toi, complètement à toi, il sera tien.




Malgré la nature de ton sang, tu as réussi à te faire respecter par les Mangemorts, dont tu as rejoint les rangs dès ta sortie de Poudlard. Mais cela faisait des années que tu t'y préparais en silence. Pour ce faire, tu pris contact avec Idryss Avery. Pourquoi elle ? Parce que tu la connaissais depuis l'enfance, et que tu savais qu'elle était une occlumens, et tu voulais en devenir une toi aussi, ton but principal étant de cacher la vraie nature du sang défectueux qui coule dans tes veines. Il te fallut du temps, mais pas énormément selon Idryss, qui devint avec le temps une sorte de mentor pour toi. Oui une sorte, car il ne fallait pas qu'elle monte sur ses grands chevaux, cela faisait des années et des années que tu n'acceptais plus que l'on te dise quoi faire. Cependant, même au jour d'aujourd'hui, tu es reconnaissante envers la jeune femme de t'avoir aidée à maîtriser cette faculté de fermer ton esprit et donc de le rendre impénétrable. Ainsi, tu peux cacher qui tu es, et tu le fais avec brio.
Mais ta plus grande délectation a toujours été, et restera toujours, le sortilège Imperium. Toi qui as toujours adoré manipuler, ce sortilège te permettait d'énormément t'amuser, de jubiler, de triompher. Tu jouais avec tes proies telle une marionnettiste, leur faisant faire ce que tu voulais, et ce spectacle te faisait sourire, rire même. Tu en tirais une certaine satisfaction, un plaisir malsain. Ton plus bel accomplissement restera toujours ce que tu as fait subir à Louis, il restera à jamais le plus beau joyau de ta collection. Un an. Un an pendant lequel tu étais maître de ses faits et gestes, maître de son destin, maître de son être tout entier. Il était enfin ta chose, tu avais réussi. Chaque jour, tu plongeais ton regard azur dans le sien, n'y voyant que ton propre reflet. Tu t'y trouvais belle, désirable. Et tu voulais qu'il ressente la même chose, mais il ne ressentait plus rien. Si bien qu'un beau matin, à l'aube d'une journée pluvieuse, tu mis fin à son calvaire, tu mis fin au plus beau spectacle de ta vie. Tu le fis sur un coup de tête, car ce n'était plus si drôle que dans les premiers mois. Il reprit alors sa vie, ayant juré de te tuer. Cela t'avait fait rire, tu ne l'en penses pas capable, car tu sais qu'il a aimé ce que tu lui as fait faire, tu sais, au plus profond de ton esprit désaxé, qu'il t'aime toi. Pauvre folle, si tu savais comme il te hait.