Sang pur (+) Tu as été élevée « à la sang pur ». On t'a appris à détester les sangs mêlés sans qu'il t'ai rien fait. On t'a appris à haïr les moldus et, pire, les né moldus. On t'a dit que tu étais des meilleures, de la meilleure race, de la haute société. On t'a appris à te faire respecter, à te faire craindre grâce à ton nom. Tu as vécu dans la luxure, dans la richesse, dans du coton et une petite cage dorée. Tu y as pris goût. Oui, tu l'aimes ta vie. Comme tu les plains, ces pauvres sangs mêlés, de vivre si pauvrement comparé à toi et tes compères. Tu ne prends même pas la peine de plaindre des né moldus, ils n'en valent même pas la peine. Ta mère (+) Elle est morte pendant la Bataille de Poudlard. Oui, tes parents étaient des mangemort, tu n'en a aucunement honte. Mais depuis qu'elle est morte, tu n'es plus vraiment la même. Son absence te hantera toujours. C'était la seule à être à tes côtés quand tu étais mal. La seule à oser à se dresser devant ton père quand il s'énervait. On te dit très souvent que tu lui ressembles aussi bien physiquement et moralement. Tu essaies, tu te forces à être comme elle. Aussi forte, belle et respectée qu'elle. Elle t'a tout appris. Tout ce que ton père ne pouvait pas t'apprendre. Tu lui dois tout. Ton père (+) Tu n'as jamais été vraiment proche de ton père. À un moment, il te faisait même peur. C'est lui qui a fait ton éducation. Il l'a fait de A à Z, ne laissant à ta mère que les leçons de piano. Il n'y allait pas de main morte. À chaque faux pas, à chaque bêtise, tu étais punie. Correctement punis. C'était pour te rendre forte, pour te rendre meilleure disaient ils. N'empêche que tu l'as détesté de t'avoir fait cela. Le pire était l'acte de rébellion. Dès que tu osais le contredire ou lui répondre, il t'enfermait dans la cave. Tu ne te rappelle pas l'avoir vu se comporter en véritable père. Si, une fois. À l'apparition de tes pouvoirs. Un léger sourire flottait sur ses lèvres. Et quand il a su que tu es allé à Serpentard aussi. Dans la lettre, il a écrit qu'il était fier de toi. Les seules marques d'affection que tu n'as jamais eues de sa part. Le vide (+) C'est ta hantise, ta plus grande peur. Tu ne sais même pas pourquoi. La première fois que tu es monté sur un balai, t'as bien cru mourir. Le pire, c'était les cours d'astrologie. À la fin, tu les séchais presque. Tu ne sais pas d'où elle vient. Tu n'as jamais eu de traumatisme lié à cela pourtant. Mais ce n'est pas le vide en lui-même qui te fait peur. C'est cette sensation dérangeante, horrible que tu ressens quand tu es proche du vide. Cette sensation que tu vas tomber, cette envie de t'y jeter même. De savoir ce que l'on ressent lors de la chute. Ça te fait prendre tous les moyens, tu trembles, t'as du mal à parler. C'est débile, tu le sais très bien, mais c'est comme ça. Même si tu sais pertinemment qu'il y a quelque chose en bas pour te rattraper, tu as peur. Et cette peur te poursuit depuis toute petite déjà. Mangemort (+) Mangemort. Tes deux parents l'étaient. Et depuis peu, tu l'es aussi. Tu as cette marque à jamais sur ton avant-bras. Preuve de ta soumission au maître. Tu as mis ton temps avant de rejoindre sa cause, mais l'attente était nécessaire. Te voilà maintenant prête à lui obéir, à obtenir ta première mission. À faire vraiment partie des meilleurs. Magie noire (+) En tant que fille de mangemorts, c'est sans étonnement que ton père t'a initié à la magie noire. Elle ne t'a jamais réellement attirée, mais tu ne t'opposeras pas à la volonté de ton père. Et pourtant, tu es totalement fasciné par cette magie. Oui, elle te fascine, elle te fait peur aussi. Elle te donne des sueurs froides et des frissons d'envie aussi. Depuis que ton père est parti, tu t'entraines un peu, en cachette. Tu n'en as aucunement honte. C'est juste que c'est ton secret à toi, tu n'as besoin de personne pour cela.


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que pensez-vous de la valeur du sang ? Tu souris légèrement à la question. Tu aimerais répondre ''Nott, tout simplement''. Pour toi, ça sonne comme une évidence. Mais peut-être pas pour tout le monde. Cette question exige une autre explication. C'est à la pureté du sang que l'on défini un sorcier, s'il est un ami ou un objet. C'est ainsi qu'on a élevé, qu'on t'a montré le monde. Il y a deux groupes chez les sorciers : les sangs purs et les autres. Pour toi, la société est ainsi. Il y a les chanceux, qui sont nés dans les bonnes familles, et les moins chanceux. Tu ne peux penser autrement. C'est ainsi, c'est la vie.

Dans sa chambre, il y avait un grand miroir, avec des motifs en relief sur les côtés et tout en haut, le blason de sa famille. Anastasya a toujours aimé se regarder dans un miroir. Qu'elle était belle, dans sa petite robe bleu acier, faisant ainsi ressortir son teint de poupée et ses yeux amande. Ses cheveux, relevés en chignons lui donnaient un air de princesse. C'était une princesse, il n'y avait qu'à la regarder pour s'en apercevoir. Anastasya Nott. Plus connue sous le nom d'Anya Nott. Oui, tout le monde l'appelait Anya. Pour la petite fille, c'était plus mignon à porter, moins long, moins encombrant à écrire. « Que tu es belle, ma chérie. Tu es adorable. Tiens-toi plus droite par contre. Relève le menton. » Cette voix, si douce et froide à la fois, venait de cette dame debout au centre de la pièce. En entendant cette voix, Anya sourit presque immédiatement. Prenant une grande respiration, elle se force à se raidir encore plus tout en relevant son menton. La posture même d'une sang pure. En bas, quelqu'un frappe à la porte. L'elfe de maison a sans doute dû ouvrir la porte. S'il ne l'a pas fait, il est mort de toute façon. « Ils sont là. Souris, Anya. ». La petite fille offre son plus beau sourire à sa mère. Cette dernière lui sourit en retour, tout en restant détachée. Dans les yeux d'Ania, on ne peut lire que de l'admiration envers sa mère. Elle était si forte, si belle, si juste, si gentille. La femme parfaite aux yeux de sa fille. Une ombre passe devant la porte. C'est son père. Il regarde sa fille de haut en bas. Une lueur de détresse passe dans les yeux de la petite fille. Elle a dû faire quelque chose de mal, sinon son père ne la regarderait pas comme cela. Reportant son regard sur elle-même, elle ne saurait dire quoi. « Elle ne vient pas ce soir, Denetsya. L'elfe lui apportera son repas dans sa chambre. » « Pourquoi ? » La question lui avait échappé des lèvres. Automatiquement, elle se retourne vers le miroir. Ne pas affronter le regard de son père. Ne pas affronter la colère de son père. Sans même regarder, elle peut deviner la lueur de colère qui traverse les yeux de son paternel. Respirer doucement, se calmer. Elle sait très bien qu'il ne va rien faire. Il a des invités. Il la punira plus tard. Et comme il le faut. « Nous avons des invités surprises ce soir. Denetsya, nous devons descendre. » Les invités surprises, Anya les connait bien. Elle ne leur a jamais parlé, et pourtant, elle sait très bien ce qu'ils sont. Des mangemorts. Tout comme son père. Et sa mère. Elle les observe des fois, discrètement. Elle ne comprend pas forcément de quoi ça parle, mais elle sait que quelque chose se trame. Qu'il va se passer quelque chose. Du haut de ses six ans, Anya ne peut pas tout comprendre. Il y a des mots qui lui échappent comme ''Maitre'', ''Résurrection'', ''Survivant'' et surtout ''Guerre''.

« Anastasya Nott ». Les mains tremblantes, la jeune fille traverse le groupe d'enfant en direction du tabouret. Tout le monde la suit des yeux. C'est le moment de vérité. Son moment de vérité. Sera-t-elle une Gryffondor ou une Serdaigle ? Une fidèle ou une rusé ? Mais c'est une Nott. Et son sourire ne trompe personne. Ce sera Serpentard pour elle. Tout le monde le sait. C'est évident. Presque aussi évident que l'autre Malefoy qui vient de passer. Et pourtant, ses mains tremblent. Mais pourquoi a-t-elle peur ? Personne ne sait que si elle tombe ailleurs qu'à Serpentard, elle est presque morte. Déshéritée, insultée par son père, mis de côté par la famille. Non, Anya doit être à Serpentard. C'est ainsi, elle doit y aller. Depuis la mort de sa mère, Anya s'est promis d'être parfaite pour elle. D'être comme sa mère. Ce qui implique aller à Serpentard. Une fois assise sur le tabouret, on lui met le choixpeau sur la tête. Anya aurait bien voulu qu'il dise directement Serpentard. Mais non, il se mit à parler, à marmonner doucement qu'il hésitait entre Serpentard... Et Serdaigle. Une Nott, à Serdaigle. Anya en Bleu. Anya chez les intello. « Serpentard... S'il te plait, Serpentard. Je t'en supplie. » Un murmure. Personne ne pouvait l'entendre. Personne ne pouvait l'entendre supplier un choixpeau comme si sa vie en dépendait. Et le choixpeau continue à murmurer, augmentant ainsi la peur d'Anya. « Serpentard ». Pourquoi tant de stress pour rien ?

Il est là, confortablement installé dans le fauteuil. C'est tôt le matin et pourtant, il est là, à lire un livre qu'Anya n'a jamais lu. Un livre de magie noire. Anya ne s'y est jamais intéressé. Ce n'est pas qu'elle a horreur de cette magie, non, au contraire. Elle l'obsède. Mais elle ne se sent pas encore prête. Apparemment, son frère l'est. « Si tu as quelque chose à me demander, Anastasya, demande le. C'est tout ». Un léger sourire flotte sur les fines lèvres roses d'Anya. Son frère était le seul à pouvoir l'appeler ainsi. Lui seul pouvait. Personne d'autre sauf lui. C'était toujours lui. Elle entre dans la bibliothèque, faisant glisser ses petits doigts sur le cuir. « Tu es bien matinal, petit frère ». Elle n'est pas vraiment venue dans un but précis. Elle voulait juste le voir, le surveiller. En le regardant, Anya compris qu'il est tout ce qu'elle aurait dû être. Certes, c'est la première-née, mais lui, c'est le premier garçon, le premier mâle. Celui qui va tout hérité, alors qu'Anya n'a que le droit de faire de beau petit sang pur avec un quelconque sorcier de sang pur. Première arrivée, mais pas première servie. Ce n'était pas de la jalousie qu'elle ressent envers son frère. Non, elle l'aime trop pour cela. C'est plus de l'envie avec un mélange d'incompréhensions. Oui, elle allait recevoir sa part du butin à la mort de son père. Mais que vaut sa part comparée à celle de son frère. De son petit frère. Enfait, si, c'est un peu de la jalousie. « Qu'est-ce que tu veux, Anya ? ». Il lève enfin les yeux pour regarder sa sœur. Ce qu'elle voulait ? Qu'il lui rende ce qui lui appartient. Elle y travaille. Elle sait comment faire. Il suffit juste d'attendre. Qu'elle attende que son frère soit enfin majeur et que son gentil papounet meurent tranquillement. Et là, elle agira. Non, elle ne tuera pas son frère. La famille, c'est sacré. Mais son frère est encore jeune et influençable. « Depuis quand j'ai besoin d'un motif pour passer du temps avec mon petit frère ? ». Le sourire sur les lèvres du jeune homme est un signe. Elle a réussi. « Et avec sa petite sœur ? ». La voix vient de derrière Anya. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui c'est. C'est la petite dernière, la ratée, la traitresse, l'inutile aux yeux d'Anya. La petite sœur. Celle qui devait être protégée, aimée, chérie par toute la famille. Mais c'est tout le contraire. Les Notts n'acceptent pas traitres. Et pourtant, elle est encore là. C'est le vilain petit canard de la famille. Elle, elle ne recevra rien à la mort du père. Tant mieux, ça fera moins de choses à gérer pour Anya. Si elle écoute sa raison, Anya ne répond rien. Mais la lueur de provocation dans les yeux de sa sœur lui fait toujours le même effet. « Mais de quel sœur parles-tu ? ». Un ricanement. Masculin. Ils sont deux contre un. Deux serpents contre un lion. Non, deux vipères. Combat inégal, inéquitable ? Anya n'en a absolument rien à faire.

« Pourquoi ne nous as-tu pas déjà rejoins ? ». Pincement de lèvres. Anya savait que cette discussion allait arriver, mais elle espérait pas aussi tôt. Finissant son verre de whisky pur feu, elle lève les yeux vers son père. Elle se rappelle, quand elle était petite, elle avait peur de regarder son père droit dans les yeux. Maintenant, elle n'a plus peur. Le regard de son père n'a pas changé. Il est toujours le même, avec cette froideur et ce vide qu'avant. Mais elle a grandi. Elle a dix-sept ans, maintenant. Elle a obtenu tous ses ASPICs et va même commencé des études pour travailler au ministère. Dans la justice. Une fierté pour elle et sa famille. Enfin, pas toute. Son père, encore une fois. Si elle le rejoint, oui, il sera fier de sa fille. Pas avant. « Ne vous inquiétez pas, père. Soyez patient. Je rejoindrais la cause du maitre, mais pas tout de suite.» Elle ne se sentait pas prête. Elle ne voulait pas y aller en tant que simple membre. Elle voulait y aller déjà forte et puissante. Elle s'entraine déjà très dur pour cela. « Fais attention, Anya. La prochaine fois que l'on se reverra, ce sera l'ultimatum. Ou tu viens avec moi ou tu meurt. C'est ainsi. ». Malgré la macabre annonce, Anya sourit. Il doutait d'elle. « Comme je vous l'ai dit, ne vous inquiétez pas. Il me faut juste... Un peu de temps. »

Vingt-six ans. Anya vient tout juste de les avoir. Il n'y a pourtant pas eu de grandes fêtes comme chaque année, avec tous les sang purs invités chez les Nott. Mais il a eu un cadeau. Un seul, un unique. Une marque, sur son avant-bras. Oui, ça y est, c'est une mangemorte. Elle est prête pour cela. Elle n'a pas encore fait ses preuves au maitre, mais cela ne saurait tarder. Pour l'instant, elle profite de sa vie de jeune fadultes.